La didactique de l'écriture a profondément évolué ces trente dernières années, du fait des apports conjoints de la psychologie cognitive, de la linguistique de l'écrit et de la didactique de la production d'écrits.
Les différentes contributions de ce numéro s'attachent à analyser l'ensemble du processus d'écriture, et pas seulement son résultat. Elles montrent chacune comment les scripteurs novices parviennent à faire fonctionner le système de la langue à travers les mouvements de leur écriture. Notes : Bibliogr. pour chaque article
À l’école, on n’écrit pas toujours beaucoup, car on est trop souvent dans la logique de production d’un écrit bien fait, qui sera évalué ou communiqué. Or, le langage écrit est aussi un instrument intellectuel, au service du travail quotidien des élèves. Comment les faire écrire davantage ?
Cette publication permet de rassembler pour la première fois des travaux français et brésiliens sur un sujet commun, l'écriture en classe. En contribuant à cerner le rôle du brouillon dans les pratiques créatives à l'école, l'ouvrage éclaire un processus d'apprentissage fondamental. Il offre ainsi une synthèse d'envergure aux étudiants, enseignants et chercheurs intéressés par les similitudes et les différences propres au contexte éducatif des deux pays dans le domaine de la production d'écrits.
Au sommaire : - La phrase selon les brouillons : un trajet entre l'oral et l'écit / - Et si on parlait pour écrire ? / - Emprunts et empreintes textuel(le)s / - Etude du contrôle orthographique d'élèves de CM2 : Situations de planification collaborative / - Faire l'expérience de la langue comme matériau artistique, à l'université / - La phrase, segment textuel "de base" ? Choix d'écriture d'élèves de cycle 3 et jugements des enseignants / - Evaluation et production d'écrits : le poids du linguistique et de la créativité / - De futurs maîtres face aux copies des lycéens : L'évaluation de la qualité de la langue dans la correction des travaux écrits / - Entre coup de théâtre didactique et piège pédagogique : analyse d'une séance de préparation à l'épreuve écrite du baccalauréat / - Dépasser l'impossible alliance : quelles interactions entre production écrite et maîtrise de la langue ? / - Les "Dernières leçons" d'Emile Benveniste au Collège de France : Nouveau regard sur l'écriture.
L’article retrace les orientations principales de l’analyse linguistique des productions d’élèves, quand cette analyse opère à des fins didactiques et s’emploie à renforcer l’apprentissage de l’écriture. La période couverte qui va de 1975 à 2005 a surtout retenu les paradigmes de la linguistique textuelle, de l’énonciation et de la psychogenèse de l’écrit, sans doute pour leur facilité d’adaptation à la problématique de l’évaluation formative. Inversement, peut-être dans un mouvement de rejet à l’égard des normes de l’écrit et des catégories de la grammaire traditionnelle, la période a négligé les phénomènes micro-structurels, se privant ainsi des avancées de la macro-syntaxe. De fait, les analyses d’écrits scolaires s’en sont tenues à quelques phénomènes de cohésion (anaphores, connecteurs), oubliant de considérer le rôle procédural des relais lexicaux et syntaxiques lors d’une stratégie rédactionnelle. Les seules ouvertures didactiques qui ont prévalu dans les procédures d’encodage de bas niveau ont concerné le domaine de l’orthographe.
L'article pose la question de l'énonciation des brouillons de l'école à travers celle de son locuteur premier : l'élève-scripteur. La prise en compte du brouillon en didactique a changé non seulement le statut du texte de l'élève en permettant d'accéder à sa genèse mais il a aussi modifié le sens et la place du sujet de l'écriture. L'article examine ce que ce déplacement doit au concept d'énonciation (Benveniste) qui « implante » le locuteur nécessairement vis-à-vis d'un interlocuteur et attribue au marqueur « je » un rôle qui entretient de nombreuses confusions. Il est alors nécessaire de réévaluer pour la didactique de l'écriture et l'analyse des brouillons, le concept de dialogue intérieur et de dialogisme, dont on rappelle le contexte d'apparition épistémologique, puis sa postérité à partir de celui d'hétérogénéité développé par J. Authier-Revuz. Ces approches dont on illustre la fécondité à partir d'exemples portant notamment sur le rapport à la consigne permettent de reposer autrement la question du sujet scolaire de l'écriture, en le différenciant à la fois du sujet didactique et de l'auteur, auxquels il est souvent assimilé.
- La construction de la posture d'auteur dans les projets littéraires : écrire de la littérature pour apprendre la littérature. / - Entrer dans l'écriture littéraire en Seconde : pour un développement de la compétence programmatique Notes : Bibliogr. pour chaque partie
- L'Autre présent dans les diverses versions d'un texte littéraire écrit par un écolier / - Des "îlots de littérature". Formes et représentations de la langue littéraire dans des textes de cycle 3 et de CLIS / - Pratiques ordinaires du brouillon et de ses entours : quelles références aux pratiques des écrivains ? Notes : Bibliogr. pour chaque partie
Apprivoiser l'écriture est long, difficile et indispensable.
Des premiers "grabouillons" à la première lettre d'amour, Philippe Meirieu nous raconte cette grande aventure. D'exemples parlants en conseils simples, il souhaite aider les parents à y accompagner leurs enfants. Notes : Bibliogr., sitogr.