Le monde de la formation recourt de plus en plus à l’analyse des pratiques. Elle est même inscrite dans les instructions et décrets officiels. On la retrouve dans la plupart des plans de formation des métiers de l’humain, avec des horaires appropriés, parfois conséquents. Mais les étudiants, les enseignants et les formateurs ne savent pas toujours à quel dispositif se vouer. Ces derniers n’ont souvent pas été formés eux-mêmes à cette pratique. Ils choisissent bien souvent la ou les méthodes qu’ils connaissent en délaissant d’autres techniques. Entre une analyse clinique à dominante psychanalytique et une méthode psycho-sociale ou puisée dans le cadre de la didactique professionnelle, le choix n’est pas toujours fondé sur des évaluations issues du travail réel. Cet ouvrage permet d’apprendre à analyser seul et en groupe des situations éducatives. Il fournit des repères et des outils pour agir dans les métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Faisant suite à un ouvrage réédité des mêmes auteurs, il a pour premier intérêt de s’appuyer sur une dizaine de situations analysées et référées aux sciences de l’éducation et de la formation. Il va même plus loin dans sa volonté d’assurer un suivi individuel et collectif de l’acquisition de connaissances par l’analyse de pratiques. Si la plupart du temps, la question de l’après-analyse est reléguée aux pratiques ordinaires, les auteurs la prennent au sérieux et l’incluent comme élément central de leur projet, d’où la présence du verbe agir dans le titre. Pourquoi organiser une alternance sans lien entre le centre de formation et le terrain ? Pourquoi faire réfléchir si ce n’est pour apprendre, développer et mettre en œuvre des savoirs professionnels ? Pourquoi analyser les pratiques, développer la pratique réflexive si cela ne sert à rien dans les pratiques ordinaires, dans l’agir professionnel et dans la gestion des imprévus ?
Où donc acquérir une conscience démocratique si ce n’est à l’école ? Par la pratique au quotidien, on s’y exerce et elle s’exerce. Éclairés par des contributions théoriques, les récits d’expériences de ce livre, pilotés par une équipe du CRAP-Cahiers pédagogiques, prouvent qu’on peut concilier la construction de la règle, les nécessaires exigences des savoirs et l’implication de tous, la responsabilisation et donc des pratiques démocratiques. « Cet ouvrage témoigne de véritables changements et d’une floraison d’initiatives originales s’efforçant de faire vivre, localement, des embryons de démocratie scolaire. » (Préface de F. Dubet).
Pour renoncer à l'injonction de changement en éducation scolaire et améliorer l'action éducative, nous avons à inventer une manière de travailler ensemble, enseignants, personnels d'éducation, d'orientation, de direction et de vie scolaire, formateurs, chercheurs et institutions. C'est donc au niveau local et sur la base de projets que le travail peut commencer. Ce qui entraîne une redéfinition du territoire sur lequel les chercheurs ne viennent plus mener leurs études, même si ce type de recherche continue à avoir sa validité scientifique, mais dans lequel ils viennent vivre et travailler sur leurs objets et avec leurs méthodes, actualisées pour respecter la dynamique coopérative qu'ils entendent capter, expliquer, comprendre et restituer. Enfin, ce nouveau champ nécessite de la confiance institutionnelle dans les équipes universitaires pour mener des recherches sur l'action éducative scolaire. Améliorer les pratiques et leur efficience ne peut se faire que par et dans la co-évolution des métiers d'éducation et la co-construction de pratiques innovantes répondant à une demande sociale mais aussi à un potentiel de développement professionnel, qu'il soit individuel ou collectif.
Le tutorat est devenu un dispositif central dans les formations professionnelles. La littérature scientifique, à propos de ses effets, fait émerger deux tendances : d'une part, la relation « dyadique » tuteur-stagiaire évolue vers une conception élargie, collective du tutorat; d'autre part, les recherches laissent paraître des faiblesses méthodologiques qui rendent difficile la mesure de l'effet réel du tutorat sur le développement de l'activité professionnelle du stagiaire.
Il semble bien qu'il faudra s'y faire, n'en déplaise aux défenseurs acharnés de l'Ecole républicaine organisée sur un modèle pyramidal. Les transformations de la société ont entraîné avec elles celle du système éducatif qui, de plus en plus, s'organise en réseaux plus ou moins officiels et plus ou moins maîtrisés. S'opposant aux rigidités d'une administration devenue trop lourde et trop rigide, ces nouvelles structures permettraient de penser l'école différemment.
Peut-être faut-il préférer au concept ambigu d'égalité des chances celui d'égalité effective d'accès à l'éducation, à la formation, à la culture et à la qualification ? Choisir la réussite de tous plutôt que la méritocratie. Certes, l'école offre beaucoup de choix, mais sa rigidité accentue les inégalités. Comment réduire les inégalités territoriales et développer la mixité sociale ? Que peut la pédagogie pour assurer l'égalité des chances ? De nombreux témoignages d'enseignants sont proposés, ainsi qu'une réflexion sur l'éducation en Finlande, terre d'élection de l'équité éducative.
Dossier sur l’école au Québec, un pays où l’on a fait le choix de tout miser sur les compétences : le point sur les réussites et les dérives de cette réforme qui suscite de passionnants débats.
Prolongation de la scolarité obligatoire en 1958, création du collège unique en 1975 : c’est cette école « de masse » qui est accusée par certains de s’être fourvoyée, et par d’autres de ne pas répondre à la détresse de ceux qui la quittent amers et sans diplôme.
L’école n’est pas seule en cause et la politique scolaire ne s’y décide pas. Si l’école ne change pas assez, faut-il reprocher aux enseignants leur immobilisme alors que la société adresse globalement une demande très conservatrice au système éducatif ?
Dans le cadre du projet d'intégration des IUFM dans les universités, ce dossier se montre en premier lieu attentif aux attentes et aux demandes de formation que manifestent les enseignants en début et en cours de carrière, confrontés qu’ils sont à des situations inédites et souvent éloignées d’une représentation archaïque de la seule transmission des savoirs.
Des témoignages montrent ensuite l’intérêt de dispositifs collaboratifs qui permettent une approche différenciée de la formation. Ainsi, des professeurs documentalistes développent le recours à Internet dans la formation de leurs jeunes collègues. Il faut aussi reprendre et développer ce qui marche, par exemple la préprofessionnalisation mise en en place dans certaines universités.
Le dispositif de formation initiale et continue va-t-il confier aux enseignants un espace qui leur permettra d’améliorer leurs compétences professionnelles ou servira-t-il à leur transmettre les directives venant de leur hiérarchie et les savoirs descendant de l’université ? http://www.aecse.net
A partir de l'exposé oral de situations éducatives singulières, il propose une démarche qui associe un travail en groupe et des modèles d'intelligibilité permettant aux participants de comprendre et d'expliquer des situations complexes et difficiles. Notes : Bibliogr. p. 123-126
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