Cette étude s'intéresse aux pratiques de lecture d'albums de jeunesse de deux enseignantes de cycle 1.
Les albums qu'elles ont choisis font référence à des expériences sociales, soit vécues par les élèves soit non partagées.
L'objectif est de montrer comment des pratiques enseignantes de lecture prennent en charge ces différents types d'expérience mis en texte et en image dans des albums de fiction.
Pour ce faire, l'analyse porte sur les échanges verbaux construits au cours des lectures.
La problématique de recherche développée ici, est celle des inégalités sociales des élèves placés dans le contexte actuel de la confrontation aux exigences d'une littératie étendue, plus spécifiquement d'une littératie scolaire, c'est à dire ici d'une littératie liée au traitement de documents complexes visant la construction du savoir.
Nous souhaitons avoir mis en évidence, l'intérêt du cadre théorique élaboré par Basil Bernstein et du caractère heuristique de ses concepts, en particulier celui des significations universalistes et particularistes, quand il s'agit de comprendre et de décrire ces inégalités.
Dans cet article, nous nous intéresserons au lien entre les processus de différenciation en oeuvre dans les classes, les pratiques des enseignants et l'utilisation de supports élèves tirés de manuels scolaires.
Nous cherchons à caractériser comment ces supports peuvent être à l'origine ou peuvent amplifier les inégalités d'apprentissages.
Parallèlement à la systématisation de l'usage des fiches à l'école maternelle, depuis une trentaine d'années, ce type de support s'est métamorphosé.
Le contenu sémiotique des fiches tend à s'enrichir dans la mesure où elles comportent un nombre croissant de signes, qui peuvent différer, en fonction de propriétés en quantité croissant - formes, couleurs, tailles, orientations...- ; leur agencement graphique se complexifie.
Néanmoins aujourd’hui, une grande majorité d'enseignants de maternelle privilégie l'usage de fiches lors de périodes durant lesquelles les élèves sont censés travailler au sein d'ateliers "autonomes".
L'analyse de ces usages conduit à penser qu'ils sont au centre de la recomposition actuelle des pratiques pédagogiques observables dès l'école maternelle, conduisant à déléguer de plus en plus aux élèves la responsabilité de la conduite de leur activité intellectuelle, sans qu'ils soient, d’évidence, disposés à assumer cette autonomie accrue.
Une enquête par questionnaires auprès d'enseignants d'écoles maternelles et élémentaires situées dans différents contextes sociaux permet de faire un état des lieux des genres et des titres d’ouvrages, les plus utilisés dans les classes aujourd'hui.
Cet article s'intéresse spécifiquement aux cycles 1 et 2, où dominent les albums.
Ceux-ci ont été classés en deux catégories en fonction des exigences littératiés qu'ils postulent.
Même si le répertoire est en partie commun entre écoles situées en ZEP et dans les milieux plus favorisés, le choix des lectures semble construire des curriculums inégaux : ainsi les livres lus à l'école ressemblent à ceux qui sont lus à la maison -les livres du patrimoine- dont la connaissance est nécessaire à la compréhension d'une bonne partie des autres ouvrages utilisés, sont lus, plus tard, en ZEP.
L'article s'intéresse à une situation d'enseignement et d'apprentissage du concept de circulation du sang, au cycle 3, au cours de laquelle nous examinons l'usage de deux systèmes sémiotiques, emblématiques de l'enseignement des sciences à l'école.
Les analyses mobilisent le cadre théorique de l'action conjointe en didactique (Sensevy 2011) croisé avec la notion de rapport au savoir (Charlot, Bautier & Rochex 1992 pour les premiers travaux).
La méthodologie mise en œuvre pour la recherche relève d'une analyse clinique ascendante (Schubauer-Leoni & Leutenegger 2002)
Les résultats fournissent des éléments de compréhension de la source d'inégalités entre élèves, lors de l'étude du concept, en lien avec l'usage qui est fait, tant par le professeur que par les élèves, des supports didactiques sélectionnés.
Des travaux de sociologie des savoirs montrent les liens entre situations centrées sur l'élève, socialement éloignés des attentes scolaires et la croissance de ces difficultés.
La recherche didactique peut prendre en charge et préciser ces liens.
C'est ce que propose cette étude de cas d'une séquence d'histoire, construite autour de l'usage spécifique d'un film de fiction, à propos des pratiques langagières de gestion des multiples discours présents dans la classe (notamment des dispositions à produire des interprétations).
Le détour par des catégories didactiques questionne et spécifie les généralisations sociologiques, en distinguant les attentes d'ordre scolaire et les conditions de l'apprentissage d'une discipline comme l'histoire.